Dédicace
À la gloire de toutes les dames de la Nouvelle-France qui ont rêvé d'une histoire pareille.
À celles qui, comme Marie-Anne, ont scruté nos chroniques avec un cœur de savant et une âme bien âpre. Pour celles qui ont toujours cru que le courage, la résilience et l'amour pouvaient réécrire le destin de ce pays.
Que cela soit dit, il n'y a pas que la dame étrangère qui a le droit de traverser les âges pour changer le cours de la grande défaite. Et puisse ce récit prouver, une fois pour toutes, qu'une femme d'un autre temps est apte à trouver son chemin dans un monde sans confort, mais avec un grand courage.
Que la Providence vous garde.
Prologue
Ils ont dit que l'histoire est écrite par les vainqueurs. Ils ont dit que la Nouvelle-France est tombée en 1759, un matin froid de septembre, sur les Plaines d'Abraham. Les livres racontent la défaite de Montcalm, le triomphe de Wolfe, et la fin d'un rêve français en Amérique.
Mais l'histoire est une bête vivante. Elle respire. Elle oublie. Et parfois, elle se souvient de ce qu'elle n'aurait jamais dû savoir.
Les chroniques de ce pays, les registres des curés et les mémoires des anciens, parlent d'un silence qui a précédé la guerre. Un silence qui n'était pas l'absence de bruit, mais le son d'un complot. De la sagesse d'un homme qui a vu le passé et le futur en même temps. Un homme dont la mémoire était plus forte que le temps.
Certains parlent d'un plan qui aurait dû être mis en place dix ans plus tôt. Un plan si vaste et si fou qu'il aurait pu changer le monde. Un plan qui, selon les sages du pays, aurait été donné par une femme étrange, venue de nulle part, avec des yeux qui ne connaissaient pas le passé.
La Conquête de 1759 a eu lieu. Le destin a fait son travail. Mais, au fond de la forêt, là où le monde s'arrête et où les esprits vivent, on raconte une autre histoire. On raconte que la défaite n'a pas été totale. On raconte que le passé, le présent et le futur se sont rencontrés.
Cette histoire est celle d'un paradoxe. D'une femme qui a voyagé dans le temps pour sauver un peuple. Non pas d'une défaite, mais de l'oubli.
Pour la suite : chapitre 1 le cadeau de Dan Sioui


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