C'est pas une histoire d'épicerie fine, ça. C’est l’histoire d’une place laide, full d’éclairage au néon blafard, où les planchers collent pis où la caissière a l’air d’être tannée de sa vie depuis la Crise d'Octobre. C’est ça, le dépanneur. Pis c’est le centre de notre maudite vie. Tu l’appelles le convenience store en anglais, mais ici, c’est le dépaneur. Juste le mot, t'sé, il est tout croche. Il a la chienne d’être français, mais il est trop lâche pour s’assumer anglais. Un entre-deux, comme nous autres. Le dépaneur, c'est pas un magasin, c’est un distributeur de vices légaux, l’endroit où tu câles tes résolutions de la veille. Pis souvent, c'est tenu par un monsieur ou une madame qui travaille plus d'heures que le soleil. Un Asiatique, souvent Vietnamien ou Chinois, qui a vu plus de bouteilles de fort passées sur son comptoir que nous autres dans nos rêves les plus mouillés . Lui, il est pas là pour la philosophie. Il est là pour les chifffres. Tu...