La vie: C't'une cr*sse de courbe avec des cônes orange
À ceux qui marchent dans la Courbe: Le Manifeste d'une vie à vif
La vie. On nous la vend comme une maudite autoroute 40, une ligne droite impeccable. Mais pour vous? Pour vous, c’est pas juste une courbe. C’est le cercle vicieux du combat, celui qui te poigne au ventre chaque matin, peu importe que le soleil crache ou que la pluie cingle.
La société, avec ses pubs de familles parfaites, vous a vendu un billet pour cette foutue ligne droite de la normalité. Pis vous, vous vous êtes retrouvés à déraper en pleine face, à vous crasher dans le ravin. Quand le diagnostic est tombé, ce n’est pas qu’un mot qui a été prononcé; c’est la carte de votre futur qui a été déchirée, jetée au vent. Finie, l’illusion du chemin facile.
La voracité insatiable de l'Aidant.e
Elle ne fait pas que boulotter votre temps libre, non. Elle dévore votre identité, morceau par morceau. Elle a pris l'ami, le professionnel, la conjointe, le conjoint, et elle n’a laissé qu’une seule étiquette, gravée dans l’os avec un couteau émoussé: Aidant. Ce nouveau vous est fort, oui, mais il est surtout vidé, rincé, épuisé d’une fatigue qui ne se rattrape pas. Votre nuit? Ce n'est plus un repos, c'est un état d’alerte permanent où le moindre souffle vous tire du sommeil.
La vie meurtrière en Silence
Elle tue la spontanéité. Impossible de dire: «Tiens, on part sur un coup de tête.» Elle tue les amitiés tièdes, celles qui ne comprennent pas l’ampleur de votre guerre quotidienne. Elle tue, parfois, l'amour conjugal, qui s’éteint, lentement, sous le poids écrasant de la fatigue, de la logistique et de cet oubli forcé de soi. Elle assassine votre espoir de richesse en vous faisant payer des frais de service pour des soins qui devraient être sacrés. Elle vous poignarde dans le dos avec la paperasse administrative, la paperasse sans fin, qui n'est jamais bonne.
Vous vivez le deuil constant de la vie que vous aviez imaginée, oui. Mais vous vivez surtout le deuil de mille petites vies que vous auriez pu avoir.
Le Bonheur arraché: Un luxe Brutal
Quand un béat, un de ces chanceux qui n'a jamais dérapé, vous dit: «La vie est un CADEAU!», vous pouvez lui répondre qu'il l'a sûrement reçu sans batterie, sans instruction, pis que le crss* de fil pour le plugger ne va pas dans la maudite prise.
Parce que le bonheur, pour vous, ce n’est plus les grandes vacances à Cancún. C'est le petit miracle quotidien. C'est le dernier pain à la boulangerie, oui, mais c'est surtout le regard échangé, la minute de calme inespérée, le petit pas en avant, minuscule, après des mois d'efforts acharnés, le sourire arraché aux mâchoires de la souffrance.
Votre joie, elle est pure parce qu’elle est payée au prix du sang, de la sueur et des larmes. C’est une joie aiguë qui vous transperce, qui vous traverse, vous laissant essoufflés mais vivants.
C’est dans cette courbe tordue, au milieu de la voracité qui vous vide et de la douleur qui vous tord, que vous avez été forcés de découvrir une force que vous ignoriez posséder. Vous incarnez l'amour le plus inconditionnel, le plus animal, le plus viscéral, celui qui vous fait vous battre contre le monde entier pour un seul être. Un amour qui déplace des montagnes, même quand vous êtes à genoux.
C'est votre vie qui n'est pas une ligne droite, mais une ligne de vie tracée à vif, remplie de cicatrices. Elle est une courbe. Une vorace. Une magnifique et meurtrière cochonnerie.



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