L'Alarme Climatique : Un drama pas pris assez au sérieux!

 

Le sujet de croire ou pas aux changements climatiques, c'est un peu notre grande chicane nationale, n'est-ce pas? C'est comme le débat éternel sur qui fait la meilleure poutine ou si l'on doit mettre du ketchup dans du pâté chinois, sauf que l'enjeu, c'est de savoir si l'on va bientôt avoir des cocotiers sur la rue Ste-Catherine.

Le Déni : La Vieille Rouille

Le climatosceptique typique, c'est souvent un peu le mononcle Gérald. Il est assis dans son pick-up qui consomme plus qu'une soirée aux 2 Pierrots, et il est sûr que le réchauffement, c'est juste le bon Dieu qui nous donne un break après l'hiver.

«Écoute, mon p'tit, j'ai vu la snow tomber jusqu'en mai dans le temps. C'est normal que ça swing, la température! C'est de l'hystérie collective, ça, pis c'est juste pour nous vendre plus de Prius pis de tote bags en chanvre. J'vais pas payer 50 cennes de plus sur mon gaz pour des polar bears en détresse, non? Come on!»

C'est ça, la beauté du déni : c'est simple, c'est confortable, et ça sent la vieille Chevrolet.

Les Faits : Le Gros Bon Sens

Mais, anyway, le climat, il s'en fout de l'opinion du mononcle Gérald. Nos hivers sont moins froids que le cœur d'un huissier. La saison du gel est plus courte. La patinoire du canal Rideau, elle est en burnout d'existence.
La science, c'est notre médecin de famille qui n'a pas le temps pour des niaiseries. Elle nous dit, avec l'air grave de quelqu'un qui vient de voir nos résultats de prise de sang: «Vos émissions, c'est de la haute pression pour la planète. Faut cut le gras.»
Et nous, on est là, à jouer aux victimes:

• «Mais, on est juste des petits Québécois! On n'est pas la Chine, là!» (Un classique, celui-là.)

• «C'est le gouvernement qui doit gérer ça, pas moi avec ma petite cuillère réutilisable!»

C'est un peu comme regarder le voisin dont la piscine déborde pendant qu'il se plaint de la sécheresse. 

Si l'on y pense, notre futur, c'est déjà un sketch des Appendices:

On aura des piscines creusées chauffées... au smog. Nos chalets ne seront plus au bord de l'eau, mais dans l'eau. Et on pourra même skier sur les montagnes de sel de déglaçage qu'on n'aura plus besoin d'utiliser. Quel deal!

La question, en fin de compte, n'est pas de croire que le Saint-Laurent va devenir une beach de la Floride (avec des bouchons de circulation sur la 132 en prime). La question, c'est de savoir si on va continuer de chialer sur le prix de l'essence pendant que l'on paie le prix fort pour l'inaction climatique.

Anyway, on verra bien. La véritable tragédie comique est que, lorsque l'apocalypse arrivera, beaucoup d'entre nous seront encore en train d'argumenter sur le fait qu'elle n'est pas réelle, ou qu'elle a été exagérée par les médias, tout en portant des shorts et des tongs en pleine tempête de grêle. Et ça, c'est du génie littéraire.