Le Gros Bon Sens: La maudite excuse pour justifier n'importe quelle niaiserie politique!

Y a des mots en politique qui sont juste des armes de destruction massive du cerveau. Pis y'en a un qui dépasse toute la patente: Le Gros Bon Sens. C'est pas une idée, c'est une calisse de dictature. C'est le triomphe du citoyen le plus bête sur le moindre soupçon de complexité.

C'est quoi, le Gros Bon Sens en politique ?

C'est simple, tabarnouche: c'est le miracle qui te permet d'avoir raison, tout le temps, sans jamais avoir lu une ligne.

1. C'est l'idée que toute chose compliquée dans la vie (l'économie, l'environnement, la santé) peut être résolue par un gars qui coupe son gazon en gougounes et qui est fâché contre les cônes orange. Le gars qui a le temps de chialer, c'est lui qui détient la vérité.
2. C'est le jugement universellement valide... qui arrive toujours, par pure coïncidence, à te donner raison à toi, l'élu.
3. C'est l'outil qui te permet de justifier n'importe quelle maudite niaiserie sans avoir besoin de faits, d'études, ou même d'un minimum de décence. Les études, c'est pour les ti-clins!

Exemple 1: Le "Gros Bon Sens" des Coupes Budgétaires

Quand un politicien veut couper dans nos services publics (la santé, l'éducation), le discours, c'est pas: «On a fait une erreur de gestion et on va rendre les gens malheureux.» Ça, c'est trop honnête. Non, c'est: 

«Écoutez-moi bien, là! Couper le budget de 300 millions dans les hôpitaux, c'est juste une question de Gros Bon Sens! On va tasse les ti-clin qui travaillent pas assez fort, pis on va s'assurer que l'argent se rende où ça compte. On dégraisse! N'importe quel citoyen qui gère son budget à la maison, il comprend ça, voyons donc! On fait juste de la saine gestion, calvaire!»

Traduction Cynique : Le Gros Bon Sens nous dit qu'on peut sauver de l'argent en fermant des urgences. Le fait que des gens vont mourir en attendant une ambulance, ça, c'est un détail idéologique qui n'a rien à voir avec le Gros Bon Sens. Le bon sens, c'est toujours celui qui fait mal aux autres.

Exemple 2 : Le Gros Bon Sens et l'Environnement

Quand il faut donner le feu vert à un projet pétrolier ou déréglementer une zone écologique, y'a une seule phrase magique, une formule qui pète la yeule à tous les arguments scientifiques:

«On est en 2025! Faut arrêter de se mettre la tête dans le sable avec les p'tits z-écologistes! Faut que l'économie tourne, tabarnouche! Ouvrir cette mine à ciel ouvert ici, au milieu du parc national? C'est le Gros Bon Sens! Ça va créer des jobs pour le monde de la région, pis c'est pas un boutte de bush qui va nous empêcher d'être riches! La planète, on s'en occupera après. Le Gros Bon Sens, y dit: l'argent prime!»

Traduction Cynique: Le Gros Bon Sens est temporaire. Il dure le temps du mandat électoral. L'urgence économique immédiate a toujours le Gros Bon Sens de son côté. Les conséquences à long terme pour la planète? Ça, c'est une affaire de p'tits intellos qui ont des doctorats, mais qui n'ont clairement pas de Gros Bon Sens.

Conclusion: La Dictature du Bon Sens

En fin de compte, le Gros Bon Sens en politique n'est jamais vraiment du bon sens. C'est pour: «Fais-le pareil, ferme ta gueule, pis dis-toi que c'est simple.» C'est le triomphe de la paresse intellectuelle sur la complexité du monde.
Parce que le vrai Gros Bon Sens nous dirait probablement d'arrêter de se tirer dessus, de respecter la planète et de s'occuper des pauvres. Mais ça, c'est trop compliqué pour le bulletin de nouvelles.

Faque, la prochaine fois qu'un politicien dit: «C'est le Gros Bon Sens!», vous savez qu'il est en train de vous vendre de la marde emballée dans un drapeau. C'est le Gros Bon Sens, mon minou!