La VIE, c’est pas juste : Faut Jouer les Cartes Qu’on a (et mettre les deux pieds dedans)

 

Nous sommes tous pogné.e.s à la même table, mes chers/chères, peu importe si c'est le 7 décembre ou n'importe quel autre jour où le frette nous rentre dedans. La vie, c’est ça: une game de cartes que l'on ne choisit pas. On a pas le choix de dealer avec ça: la main nous est refilée, pleine de cruautés et de défis qui nous font péter une coche, mais aussi, juste de temps en temps, de petites bénédictions qu'on n'a pas méritées. L'important, c'est de ne pas s'asseoir sur notre manque, mais de se revirer de bord et de jouer le stock qu'on a.

• L’amour: La bénédiction qui fait mal

L’amour, c'est le plus beau jackpot qu'on puisse pogner. C'est la carte brillante, celle qui te fait oublier que t'as les pieds gelés. Mon amie Juliette, si elle n’était pas morte à 34 ans il y’a vingt-cinq ans, le dirait: l'amour, c'est l'illusion délicieuse qui donne un sens à toute la niaiserie ambiante. Mais elle le savait itou: c'est aussi le plus grand piège. Parce que l'intensité de l'amour, c'est l'intensité de la perte qui nous guette. Quand elle a su que le cancer la tuerait, elle savait qu’elle quittait ses petits jumeaux.

Comment on la joue? On ne peut pas choisir de ne pas aimer en masse. Notre pouvoir, c'est de prendre cette bénédiction et de la transformer en audace. Aimer, c'est mettre les deux pieds dedans sans se focuser sur le fait que ça peut péter n'importe quand. On joue l’amour comme un booster pour dealer avec le reste de la main. C'est le feu qui nous garde au chaud face au blizzard de la perte.

• L’amitié: Le buddy qui te remonte les bretelles

L’amitié, c'est la seule carte qu'on choisit de garder dans notre jeu, un peu comme un bon vieux chum. C’est le support qu'on ne retrouve pas ailleurs. Le/la vrai.e ami.e, c'est celui/celle qui te regarde, même quand t'es tout.e magané.e, et qui te dit: «Hey, arrête de chialer. Tu t'en viendras jamais à bout si tu capotes sur ce que t'as pas.»

L’amitié n’est pas une gâterie de cupcake. C'est un défi: celui de tolérer les défauts de l'autre et d'être toléré.e en retour. Quand tout dégringole, l’ami.e, il/elle est là non pas pour pleurnicher avec toi, mais pour te donner un coup de pied au derrière, pour te rappeler que t'as encore des trippes pour te battre. C’est l'opportunité de doubler ta force quand t'en as plus une cenne.

• La perte: La carte qui fesse le plus fort

La perte, c’est le coup de masse. C'est la carte noire, la plus laide qu'on puisse pogner. Elle arrive, elle démolit la table, et elle te laisse à terre. T'as le droit de sacrer, de crier que c'est pas juste. Mais, comme le disait le conjoint de Juliette, t'as pas le droit de rester là. La perte, c’est le moment où tu te rends compte que l'illusion de contrôle est finie.

Comment on la joue? En transformant la perte en fondation solide. Tu te focusseras plus sur le manque (Juliette qui est partie en fumée), mais sur l'opportunité de la reconstruction (leurs jumeaux). Quand tu perds tout, tu n'as plus rien à perdre. C'est là que tu trouves une force cachée que tu savais même pas que t'avais. C'est l'adversité qui te rend plus tough que jamais.

En bout de ligne, le jeu est simple, même s'il est cruel. On a reçu une main mélangée d'Amour, d'Amitié et de Perte. La seule façon de gagner - de vraiment gagner - c'est de jouer chaque carte avec une sacrée drive, sans jamais lâcher prise. C'est ça, la vraie force. C'est ça, la vraie vie.