L’hebdo du bonheur: La Vraie Affaire : Es-tu vraiment ben dans tes bottes à Noël?

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La Morale du temps des fêtes: Le plaisir plate et la niaiserie consentie

L’hiver a scrappé le paysage. Y a du silence en masse quand le soleil est parti en vacances. Le temps des Fêtes, c'est la petite lumière de peine dans la cuisine, où la neige est pognée jusqu’aux fenêtres. Le bonheur, c'est simple comme un feu de bois qui prend, disait le grand-papa d’une amie.

Mais le bonheur, ben voyons donc, c'est une job à temps plein! C'est la tyrannie qui nous achale une fois par an. On nous dit: «Soyez tiguidou, calice!» Pis on s'exécute comme des toutous. On avale le sucre, le fort, pis la fausse joie. C’est là, le supplice: on est heureux par force.

Y a le ragoût de pattes de cochon, ça, c'est l'affaire! Maman dirait que c'est le cœur qui bat dans la cabane. Mon père dirait que c'est juste de la graisse dégueulasse qu'on s'envoie en dedans pour pas chicaner. On est toute la brassée de la famille pognée dans le salon. On boit du caribou ou du vin de riz pour confondre l'amour et l'ivresse. Pis quand l'oncle demande si t'as trouvé d'la bonne ouvrage, t'as juste le goût de faire la baboune et de t'en revirer de bord.

Au bout du compte, le bonheur de Noël, c'est pas dans la décoration ou la poutine de sucre. C'est quand tu laisses faire l'hypocrisie. Tu dis: c'est ça qui est ça. On ferme les yeux sur le plaisir plate pour fêter en masse ce qui devrait arriver. Pis cette niaiserie consentie, cette trêve lourde, ça pas d'allure, mais c'est ça la vraie vérité. Ça fesse au mur.

Laisse faire les «devrait» pis les «faut que» qui t’achalent. Le vrai bonheur, c'est de se donner la permission d'être soi-même, même si c'est plate en maudit.

Autrement dit:

• Si t'as le mou à 18h après le ragoût, va faire ta sieste de loup.

• Si l'oncle t’achale avec l'ouvrage, souris, dis: «C'est ça qui est ça, mon oncle! » pis change de sujet (ou va te chercher un autre verre de caribou).

• Si le silence te fait du bien, trouve ta petite lumière de peine dans la cuisine et savoure-la, sans te sentir coupable de pas être tiguidou devant toute la brassée.

Le bonheur est simple comme un feu de bois qui prend, oui, mais juste quand t'es pas pogné à l'allumer pour plaire aux autres.