Contemplation noire sur l'existentialisme de la tasse tiède
Le café, voyez-vous, n'est pas optionnel. C'est une calamité obligatoire.
On nous sérine avec des images de matantes souriantes qui trouvent ça cute, mais la vérité est bien plus laide. Le matin, on est magané en tabarnak. On n'est pas des zombies ; le zombie, lui, a au moins un but (manger votre matière grise, ce qui est une ambition louable). Nous, avant la première tasse, on est juste des tas de vidanges qui font dur, des épaves génétiques qui s’obstinent à ne pas retourner se coucher.
Le café, c'est l'hypocrisie nationale. Ce n’est pas de l’énergie, c’est une dette que l’on contracte à 7h du matin avec notre propre système nerveux. Il nous donne un p’tit coup de jus pour qu’on arrête de chialer et qu’on puisse faire semblant d’être productif devant notre écran. Sans ça, on n'a pas le piton pour se lever quand il fait frette et que la vie nous niaise avec des factures.
L’après-midi? Parlons-en, du fameux boost! C’est le moment où le corps te dit: «Mon chum, c’est fini, retourne à l’état de matière inerte.» La deuxième tasse est donc une opération de la dernière chance, un baroud d'honneur pour pas s’écraser comme une crêpe sul’ bureau. On paie deux fois pour une énergie qui est ben forcée.
Le classer comme un besoin fondamental à côté de l’oxygène et du Wi-Fi? Ben voyons! L’oxygène, on le prend pour acquis, c'est tiguidou. Le café, lui, est la preuve amère que l’on ne peut tolérer la lucidité du monde astheure. C’est un sirop pour la toux de l’âme, un truc un peu dégueulasse mais nécessaire pour ne pas admettre que l’on est pogné dans cette mascarade qui s’étire jusqu’à cinq heures.
Ce n'est pas la vie. C’est la seule maudite affaire qui nous permet de dire: «Ah, c'est pas pire, on va s’en sortir.»



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